Dans une publication largement relayée sur les réseaux sociaux, l’ancien ministre provincial de la Santé et figure politique emblématique du Kongo Central, Nestor Mandiangu, a exprimé son profond désarroi face à la dérive croissante des pratiques funéraires dans la province.
« Il faut un édit sur l’organisation des funérailles dans le Kongo Central. »
Tel est le cri du cœur de Mandiangu, qui s’inquiète de l’impact des comportements déviants associés aux obsèques dans les villages. Selon lui, la tradition qui voulait que les dépouilles soient inhumées le jour même de leur sortie de la morgue est de plus en plus ignorée.
« Aujourd’hui, des gens préfèrent passer la nuit avec le corps du défunt, une pratique qui ouvre la voie à des scènes désolantes. On assiste à des danses obscènes, à la consommation d’alcool et de chanvre sans retenue, au mépris des valeurs et de la dignité des funérailles », a écrit Nestor Mandiangu.
Il pointe également du doigt l’impuissance des responsables funéraires face à la « fougue incontrôlable des jeunes », transformant ce qui devrait être un moment de recueillement en des soirées festives marquées par l’incivisme.
Un appel aux autorités provinciales
Face à cette situation préoccupante, l’ancien ministre appelle l’Assemblée provinciale à agir en adoptant un édit qui réglementerait ces pratiques.
« Je demande à l’Assemblée provinciale du Kongo Central de voter un édit portant interdiction formelle d’organiser des veillées mortuaires avec corps, musique et vente d’alcool sur toute l’étendue du Kongo Central », a-t-il conclu.
Pour l’homme politique, Nestor Mandiangu, ces pratiques risquent de contaminer les générations futures en instaurant une culture de banditisme nocturne, loin des valeurs de respect et de dignité qui devraient prévaloir lors des funérailles.
Quand le deuil devient un prétexte à la fête
Dans la société congolaise, et particulièrement au Kongo Central, les funérailles ne sont plus systématiquement perçues comme des moments de tristesse et de recueillement. Pour beaucoup, elles sont devenues des occasions de réjouissances, de retrouvailles et parfois d’excès de tout genre.
Cette transformation culturelle inquiète des personnalités comme Nestor Mandiangu, qui appellent à un retour aux traditions empreintes de respect et de solennité. Pour lui, l’implication des autorités provinciales est essentielle pour freiner cette dérive.
Alors que le débat est lancé, les regards se tournent désormais vers l’Assemblée provinciale, attendue pour légiférer sur une question qui divise mais qui, à terme, pourrait redéfinir la manière d’honorer les défunts au Kongo Central.
Par Bosco KIAKA