Une onde de choc a secoué l’ex-district de la Lukaya ces derniers jours après l’apparition spectaculaire de cinq députés provinciaux autour d’une cause commune : la réhabilitation urgente de la route nationale numéro 16 (RN16), reliant Kisantu au territoire de Kimvula. Jamais dans l’histoire récente, les élus de ce district, autrefois divisés par des querelles internes, ne s’étaient réunis pour défendre une cause collective. Si cette démarche suscite un espoir inédit, elle n’est pas exempte de controverses.
Une union rare mais applaudie
Cerlain Gonda, Billy N’tunga, Thomas Yobila, Malongo, et Pitshou Nkongo, figures clés de l’Assemblée provinciale, ont surpris l’opinion publique en présentant une déclaration commune. Leur plaidoyer vise à alerter les autorités sur l’état catastrophique de la RN16, coupée par une érosion majeure au niveau du pont Lukusu. Cette route, artère vitale pour l’économie régionale et nationale, dessert plusieurs territoires agricoles qui approvisionnent Kinshasa.
Dans les trois territoires composant l’ex-district de Lukaya (Madimba, Kasangulu et Kimvula), l’annonce a été saluée par de nombreux citoyens. « Enfin, nos députés mettent de côté leurs différends pour penser à l’intérêt collectif. C’est un geste historique ! », écrit un activiste sur les réseaux sociaux.
Chaque député semble jouer un rôle précis dans cette bataille politique. Le style oratoire de chacun a été mis en avant par leurs partisans :
Thomas Yobila s’appuie sur des discours politiques percutants. Billy N’tunga, maître dans l’art de la harangue politique, mobilise les foules.
Cerlain Gonda, surnommé « le poids lourd de l’Assemblée provinciale », une figure influente qui privilégie des discours à la fois percutants et incisifs, suscitant une certaine appréhension au sein de l’assemblée
Malongo privilégie le plaidoyer, tandis que Pitshu Nkongo utilise une approche apologétique pour défendre la cause.
Ces stratégies complémentaires renforcent l’impact de leur message auprès des autorités provinciales, suscitant admiration et espoir.
Cependant, cette unité soudaine ne convainc pas tout le monde. Dans une région où les députés provinciaux ont souvent été accusés de poursuivre des intérêts personnels, certains voient dans cette initiative une opération de communication politique à l’approche des prochaines élections.
« J’encourage vraiment cette initiative de nos députés provinciaux qui ont brisé la barrière pour s’unir en faveur du développement de l’ex-district », écrit un acolyte de l’honorable Nkongo.
« Où étaient-ils quand les premières érosions ont commencé à menacer cette route ? Pourquoi agir seulement maintenant ? », s’interroge un habitant sceptique de Madimba.
D’autres critiquent l’absence d’une vision claire pour la réhabilitation durable de la RN16.
« Parler, c’est bien, mais qu’en est-il des actions concrètes ? », déplore un commerçant de Kimvula, confronté quotidiennement à des pertes financières dues à l’état des routes.
« Ah bon !! C’est une première fois dans l’histoire de voir les députés provinciaux des trois territoires ensemble pour plaider en faveur des préoccupations des habitants », écrit un leader via son compte X.
« Nous pouvons désormais, cette fois-ci, compter sur le lobbying de nos députés provinciaux. Bon mandat à eux. » Écrit Narcisse
« Très contente de voir les députés provinciaux ensemble, c’est comme à Lualaba où tous sont unis pour une seule cause », écrit une jeune dame émue de joie.
Malgré les critiques et des encouragements, cet épisode marque un tournant dans la politique régionale. L’image d’un caucus uni des députés de la Lukaya offre une rare lueur d’espoir pour une population fatiguée par les divisions et la stagnation.
« Si cette union est maintenue, c’est toute la région qui pourrait en bénéficier », estime un analyste politique local. Les regards sont désormais tournés vers les autorités provinciales, dont la réponse sera décisive pour l’avenir de la RN16 et pour la crédibilité retrouvée – ou non – des élus provinciaux de la Lukaya.
Le temps dira si cette unité inédite est le début d’une nouvelle ère politique ou simplement un coup d’éclat éphémère. Pour l’heure, la population reste vigilante, oscillant entre espoir et méfiance.
Par Bosco Kiaka