Petit État d’Afrique de l’Est enclavé et densément peuplé, le Rwanda possède des terres vallonnées et fertiles et une population de plus de 13 millions d’habitants (2022). Bordé à l’ouest par la République démocratique du Congo (RDC), voisin autrement plus vaste et riche, il est entouré par la Tanzanie à l’est, l’Ouganda au nord et le Burundi au sud.
Au cours de la dernière décennie, le Rwanda est parvenu, avec l’appui de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), à mettre en place d’importantes réformes économiques et structurelles et à maintenir une croissance soutenue, jusqu’à ce que le COVID-19 et ses conséquences menacent d’inverser la tendance. Situation politique Le Rwanda a préservé sa stabilité politique depuis le génocide perpétré contre les Tutsi en 1994.
Aux élections législatives de septembre 2018, le Front patriotique rwandais a conservé sa majorité absolue, tandis que les femmes ont obtenu 61 % des sièges. Ce scrutin a en outre vu deux partis d’opposition, le Parti vert démocratique du Rwanda et le Parti social Imberakuri, qui ont remporté chacun deux sièges. Le président Paul Kagame a été réélu pour sept ans en août 2017, à la suite d’un amendement de la Constitution votée en décembre 2015 lui permettant de briguer un troisième mandat. Situation économique Le Rwanda aspire à devenir une économie à revenu intermédiaire d’ici 2035, et à rejoindre les pays à revenu élevé à l’horizon 2050.
Le gouvernement entend concrétiser cette ambition à travers une suite de Stratégies Nationales pour la Transformation (SNT-1) d’une durée de sept ans, qui reposeront sur des plans sectoriels détaillés orientés vers la réalisation des Objectifs de développement durable. La première de ces stratégies s’inscrit dans la continuité des deux stratégies de développement économique et de réduction de la pauvreté précédentes, qui ont couvert les périodes 2008-2012 et 2013-2018, dans le cadre desquelles le Rwanda a enregistré de solides résultats économiques et sociaux.
La croissance annuelle s’est établie en moyenne à 7,2 % au cours de la dernière décennie, tandis que le PIB par habitant progressait de 5 %. La forte croissance économique du Rwanda s’est accompagnée d’une amélioration substantielle du niveau de vie. Elle a été l’un des deux pays d’Afrique subsaharienne à avoir atteint tous les objectifs du Millénaire pour le développement en matière de santé. La mortalité des enfants de moins de cinq ans a fortement diminué entre 2000 et 2022, le taux de mortalité maternelle a également baissé, tout comme l’indice de fécondité, lié à une amélioration de l’accès à la contraception moderne. L’accent mis sur les politiques et initiatives locales a contribué à améliorer sensiblement l’accès aux services et les indicateurs de développement humain.
L’économie rwandaise a fait preuve de résilience malgré un environnement économique difficile en 2022. Après un fort rebond en 2021 après la contraction induite par la COVID l’année précédente, l’économie a été confrontée à de multiples défis en 2022 – cicatrices de la pandémie, contre courants de la guerre en Ukraine, chocs liés au climat, et pressions inflationnaires croissantes. Malgré ces défis, le PIB réel a augmenté de 8,2 % en 2022. Enjeux de développement Le modèle de développement du Rwanda, qui repose en grande partie sur le secteur étatique, a montré ses limites avec l’augmentation considérable de la dette publique ces dernières années. Les grands investissements publics, qui représentaient 13 % du PIB en 2019, ont tiré la croissance de l’économie rwandaise, mais conduit aussi à des déficits budgétaires importants, financés principalement par des emprunts extérieurs. Le ratio dette/PIB est ainsi passé de 19,4 % en 2010 à 56,7 % en 2019 et devrait atteindre 71 % du PIB en 2020, suite à l’augmentation des besoins d’emprunt due à la pandémie. Les ressources extérieures — sous forme de dons et de prêts concessionnels et non concessionnels — ont contribué de manière importante au financement des investissements publics. À l’avenir, le secteur privé jouera un rôle moteur plus important dans la croissance économique. Le faible niveau de l’épargne, le manque de compétences, ainsi que le coût élevé de l’énergie, font partie des principaux obstacles à l’investissement privé. Un secteur privé plus dynamique aidera à assurer un taux d’investissement élevé et à accélérer la croissance. La promotion de l’épargne intérieure apparaît en outre comme un facteur déterminant. La question du partage de la croissance reste un défi fondamental. La croissance inclusive reste un défi majeur, car la dynamique de réduction de la pauvreté s’est affaiblie ces dernières années. En termes de seuil de pauvreté international de 2,15 USD (PPA 2017), le taux de pauvreté est passé de 75,2 % à 53,5 % entre 2000 et 2013 et est devenu presque stagnant. En 2016, la pauvreté était de 52,0 %. Ce ralentissement de la réduction de la pauvreté s’explique par la compression de la consommation des ménages dans les zones rurales, due en partie à une lente transition rurale vers urbaine.
Pour relever les défis susmentionnés, il faudra poursuivre les efforts visant à améliorer la qualité des infrastructures (eau et électricité) et des services de base essentiels (éducation, santé et sécurité sociale), et fournir un appui efficace à l’entreprenariat et à la création d’emplois dans le secteur privé. L’indice du capital humain (IHM) de la Banque mondiale note le Rwanda à 0,38, légèrement supérieur à la moyenne des pays à faible revenu mais inférieur à la moyenne de l’Afrique subsaharienne.
source : banque mondial