La Banque Centrale du Congo (BCC) a récemment communiqué que les Terminaux de Paiement Électroniques (TPE) devront obligatoirement fonctionner en monnaie nationale à partir du 31 juillet 2024. Cette mesure vise à dédollariser l’économie congolaise, ce qui peut susciter des interrogations quant à la distinction entre les TPE et les distributeurs automatiques de billets (ATM).
Il est essentiel de noter que cette directive de la BCC concerne spécifiquement les TPE et ne s’applique pas aux ATM. Il est donc primordial de bien différencier les ATM (Automated Teller Machines) des Terminaux de Paiement Électroniques (TPE).
Mais dans les faits, et considérant l’architecture de l’économie Congolaise, Ndatabaye s’interroge sur la nécessité d’une telle mesure.
« Les ménages congolais effectuent rarement des transactions d’achat des biens et services avec des cartes bancaires. Nombreux n’en ont même pas. Ceux qui les utilisent, le font essentiellement pour le retrait de leurs salaires, lors de la paie des agents et fonctionnaires de l’Etat. Dans un tel contexte, une mesure comme celle la BCC peut difficilement réussir ».
Les banques commerciales, ont-elles du stock suffisant de TPE qu’elles peuvent fournir aux entreprises, et celles-ci sont-elles disposées à en payer le coût ? s’interroge Akili Ndatabaye.
« N’est-ce pas un coût de trop pour les entreprises, si l’on considère les habitudes d’achat de leurs clients? Notre culture d’achat s’apprête-t-elle à une telle mesure? A Kinshasa et Lubumbashi, ça pourrait avoir un peu de sens. Ailleurs, je doute. Payer en Francs Congolais dans une alimentation à travers un TPE, suppose qu’on dispose d’un compte bancaire libellé en Franc congolais et régulièrement approvisionné. Peut-on épargner son argent dans une monnaie qui ne remplit pas la fonction de réserve de valeur? Il faut être audacieux pour le faire », s’interroge-t-il.
L’économiste Akilimali Ndatabaye, pense en outre que la Banque Centrale du Congo est bien intentionnée d’une part et de l’autre, fait semblant d’ignorer les caractéristiques de notre économie. Il nous faut produire davantage, pour aider notre monnaie, conclut-il.
avec laprunelle