À l’occasion de son passage à Paris pour participer au Forum pour la souveraineté et l’innovation vaccinales, le président rwandais Paul Kagame a accordé le 20 juin 2024 une interview à nos confrères de France 24.
Interrogé sur les chances de succès de la médiation angolaise entre le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC), Paul Kagame s’en est pris à son homologue congolais Félix Tshisekedi.
« En ce qui nous concerne, le Rwanda, nous avons été très clairs, dit-il : nous avons toujours été présents, nous avons toujours contribué autant que nous le pouvions pour que tout cela fonctionne. Mais il semble que la RDC ait d’autres idées. Le Président de la RDC a invité la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC), a invité ses forces et le lendemain, il les a expulsés. Puis, il a invité d’autres groupes qu’il a sélectionnés pour l’aider en pensant que ses forces allaient se battre pour lui. Il a fait intervenir la SADC [Communauté de développement de l’Afrique australe, NDLR], tout en faisant en sorte que les forces burundaises restent présentes sur le sol congolais. »
Interrogé sur sa volonté, malgré tout, de rencontrer son homologue congolais, celui qui dirige le Rwanda depuis 2000, réplique : « Pour moi, c’est lui qui met des conditions. Moi, je n’ai jamais mis de conditions avant de le rencontrer. Je l’ai invité à Luanda pour avoir des discussions sur l’Est du Congo et sur la situation générale entre le Rwanda et la RDC. Il y a eu des rencontres au niveau ministériel. Elles auraient dû servir de réunion préparatoire à notre rencontre. Vous pouvez demander aux Angolais, j’ai toujours été prêt, j’ai toujours été prêt. »
L’Est de la RDC est en proie à la violence depuis les années 1990, et les tensions se sont aggravées depuis la réapparition fin 2021 de la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda. Ces rebelles occupent des pans du territoire congolais, dans le Nord-Kivu.
Redaction