Des magistrats, auditeurs militaires, avocats, défenseurs judiciaires et officiers de police judiciaire ont été sensibilisés au protocole de Maputo, en particulier à son article 14 qui dépénalise l’avortement.
Cet apprentissage a eu lieu lors d’un atelier organisé par le Réseau des magistrats pour l’application de l’article 14 du protocole de Maputo (REMAP 14), qui s’est déroulé à Matadi chef lieu du kongo-central.
Ratifié par la RDC en 2018, le protocole de Maputo est un instrument juridique africain de haut niveau qui assure la protection des droits de la femme. Surtout, ses droits sexuels et reproductifs tels que: se choisir un mari, avoir des enfants ou non, déterminer le nombre d’enfants, utiliser son sexe quand elle le veut, interrompre volontairement une grossesse…
Sa ratification appelle une évolution du code pénal congolais qui punit l’avortement et ses complices. Cette évolution doit se conformer à l’article 14 du protocole de Maputo qui autorise l’interruption volontaire de grossesse à condition qu’elle soit sécurisée et surtout médicalisée.
Cet article donne droit à la femme d’avorter si et seulement si cette grossesse est issue d’une agression sexuelle, d’un viol, des rapports sexuels incestueux ou encre lorsque la grossesse en question met en danger la vie du fœtus ou de la mère.
« Ces conditions alternatives de fond sont cumulatives à des conditions de forme telles que : l’avortement doit être pratiqué par un professionnel de santé formé et doit se dérouler dans une structure de santé agrée par la Division provinciale de la santé », a précisé le procureur général Jean Claude Ndunga.
Et d’ajouter : « L’Etat doit assurer une vaste campagne de vulgarisation du protocole de Maputo, former les professionnels de santé sur les avortements sécurisés et doter du matériel approprié toutes les structures de santé agréés ».
Satisfecit de Maître Marilise Bakangana, avocate au barreau du kongo Central : « Avant je n’avais pas cette technicité que je viens d’acquérir, désormais, je sais comment plaider pour un cas d’avortement. »
Avant de donner le go de cet atelier le premier président de la cour d’appel du Kongo Central, Benkanga Ilinga a appelé les participants à être attentifs aux différents exposés tout en annonçant le même atelier la semaine prochaine à Kisantu.
avec la Rtnc