La population de Kisantu est actuellement confrontée à de sérieux défis en matière d’épargne, aggravés par la récente disparition d’un groupe de microfinance appelé « Luzingu », qui a pris la fuite avec les économies de nombreux habitants.
Malgré cette situation, certains continuent d’épargner, tandis que d’autres se montrent méfiants envers les institutions de microfinance. Dans le cadre de la Journée mondiale de l’épargne, célébrée le jeudi 31 octobre 2024 sous le thème « Construire un avenir meilleur pour tous grâce à l’épargne et l’assurance », notre rédaction a sondé les avis des habitants de Kisantu sur l’épargne, et les points de vue sont partagés.
Certains continuent d’épargner pour sécuriser l’avenir de leurs entreprises, tandis que d’autres hésitent, craignant de revivre l’expérience traumatisante de « Luzingu ».
Une femme de 50 ans, interrogée par notre journaliste, a exprimé ses inquiétudes : « Depuis que ce groupe d’épargne Luzingu a fermé sans avertir et est parti avec mon argent, je n’ai plus confiance dans les microfinances ni dans aucune banque. Ils nous ont déjà fait trop peur », a témoigné Maman N’landu makiese, visiblement déçue.
Narcisse Mboma, chercheur en sciences économiques et gestion, souligne qu’un rétablissement de la confiance passe par une amélioration des services fournis par les institutions de microfinance. Selon lui, l’État congolais doit jouer un rôle clé en encadrant rigoureusement les opérations de ces coopératives, afin de s’assurer qu’elles respectent les normes du secteur et de prévenir de nouveaux incidents.
Instaurée en 1924, la Journée mondiale de l’épargne vise à promouvoir l’importance de l’épargne et à renforcer la collaboration entre les institutions de microfinance et les populations locales.
Pour rappel, en 2022, le groupe de microfinance « Luzingu », installé dans la province du Kongo Central, avait disparu avec l’argent des épargnants, semant ainsi la méfiance au sein de la communauté et renforçant la réticence à épargner.
Par BOSCO KIAKA