La situation sécuritaire en République Démocratique du Congo est marquée par la montée en puissance de la rébellion du M23 et de l’Alliance Fleuve Congo (AFC), soutenues par le Rwanda. La menace pesant sur Goma, capitale du Nord-Kivu, suscite de vives inquiétudes et mobilise l’opinion publique. Face à cette crise, plusieurs personnalités expriment leur soutien au président Félix Tshisekedi et appellent à des mesures concrètes pour renforcer l’armée congolaise.
Dans ce contexte, Maître Zenedy Nzeza, jeune juriste, défenseur des droits et acteur socio-politique originaire du territoire de Madimba, dans la province du Kongo-Central, a pris position en faveur d’une mobilisation nationale pour soutenir les Forces Armées de la RDC (FARDC).
Selon Maître Zenedy, la RDC ne peut plus se contenter d’attendre un soutien international qui, selon lui, s’est souvent limité à des déclarations diplomatiques sans actions concrètes.
« Cela fait plus de 30 ans que notre pays est agressé par nos voisins dirigés par Paul Kagame. Nous ne pouvons plus rester dans la théorie, nous devons passer à l’action. » A-t-il expliqué à notre rédaction maître zenedy
Il critique l’inaction de la communauté internationale, estimant que les puissances occidentales et les États-Unis ont failli à leur devoir en laissant la RDC affronter seule cette guerre.
« Nous respectons la communauté internationale, mais en retour, elle ne fait que publier des communiqués. Elle devrait sanctionner le Rwanda et agir en faveur de la RDC. »
La Proposition de Réduction des Salaires des Autorités
Maître Zenedy propose une mesure forte : réduire les salaires des hauts responsables politiques pour financer l’armée.
« Faisons une pause dans le paiement des salaires des députés et sénateurs. Ils peuvent bien vivre avec 1 000 $ par mois pour l’instant. Le reste doit être réaffecté aux FARDC pour leur alimentation, leur équipement et leur motivation. »
Il suggère également d’appliquer cette mesure aux membres du gouvernement, tant au niveau national que provincial, afin de dégager des ressources suffisantes pour soutenir les militaires engagés sur le front.
Selon lui, cette approche pragmatique permettrait d’encourager la jeunesse congolaise à s’engager massivement dans l’armée, étant donné que plusieurs refusent l’armée en raison de la maigre rémunération. De plus, cela permettra aux jeunes d’avoir la volonté de défendre l’intégrité territoriale sous le slogan « Bendele Ekwea Te » (Le drapeau ne tombera pas).
Au-delà de la question financière, Maître Zenedy insiste sur la nécessité pour le peuple congolais de se prendre en charge et de ne plus dépendre de l’approbation des instances internationales.
« Regardez Israël : il fait partie de la communauté internationale, mais lorsqu’il attaque les Palestiniens, il n’attend pas d’autorisation préalable. Pourquoi la RDC devrait-elle toujours attendre ? »
Pour lui, la clé de la victoire réside dans l’unité nationale et la détermination collective. Il exhorte donc la population du Kongo-Central et l’ensemble du pays à se mobiliser pour soutenir les FARDC et résister face à l’ennemi.
À travers cette prise de position, Maître Zenedy envoie un message clair aux autorités : le temps des discours est révolu, il faut des actions concrètes pour redonner à l’armée congolaise les moyens de défendre l’intégrité territoriale.
Sa proposition de réduction des salaires des hauts fonctionnaires pour financer l’armée est audacieuse, mais pourrait trouver un écho favorable dans l’opinion publique, de plus en plus critique face aux inégalités économiques et à la précarité des soldats sur le terrain.
Reste à savoir si le gouvernement prendra en compte cette suggestion dans la stratégie de défense nationale.
Par BOSCO KIAKA
